Emmanuel Hasler grandit dans un univers musical, entouré de parents artistes et baigné dans le baroque et l’opéra. Enfant rêveur, hypersensible, il vit une enfance privilégiée mais se retrouve souvent en décalage avec ses camarades. La musique façonne son quotidien, des voyages familiaux aux concerts la musique demeure omniprésente.
L’adolescence apporte son lot de défis : harcèlement scolaire, décrochage, mais aussi éveil politique et fascination pour la musique romantique. Une représentation de Madame Butterfly le chavire, il éprouve une émotion intense en entendant l’oeuvre de Giacomo Puccini, sur un livret de Luigi Illica et de Giuseppe Giacosa.
À Paris, il se forge une identité artistique, explorant Monteverdi, Britten et Moussorgsky. Le Centre de musique baroque de Versailles lui ouvre les portes où il fait ses premiers pas en tant que soliste. Il intègre par la suite le Conservatoire national supérieur de musique de Paris . Il se forme aussi à la direction de chœur. Il change de tessiture avant de partir à Montréal pour étudier avec Richard Margison. Ce séjour devient un tournant : séduit par le Québec, il décide d’y rester, développer sa carrière et consolider ses aspirations artistiques.
Les années suivantes mêlent succès et épreuves. La crise sanitaire bouleverse son métier, l’incitant à repenser son rapport à la musique et à l’enseignement. Malgré la maladie et les doutes, il s’épanouit sur scène, explorant un large répertoire. Ainsi, il se familiarise avec le répertoire lyrique romantique tardif avec une prédilection pour Puccini et Wagner sans pour autant négliger le lied, la mélodie et la création contemporaine. Il a également interprété de nombreuses parties solistes en musique sacrée, notamment dans les Vigiles Nocturnes de Rachmaninov, le Messie de Haendel ou encore la Passion selon Saint Jean de Bach.